Photo by Richard Bagan on Unsplash
A la découverte de l'Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale en Pays de la Loire
QUI SUIS-JE ?
Je m'appelle Lucille, j'ai 24 ans, et je suis en service civique depuis Décembre 2020 chez Pays de la Loire Coopération Internationale. Mon rôle est d'appuyer l'animation et la communication au sein du réseau. J'ai pour mission de valoriser les projets d'Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale mis en œuvre en Pays de la Loire. Pour cela, je suis amenée à me déplacer dans les établissements scolaires de la région, afin d'assister aux projets soutenus par Pays de la Loire Coopération Internationale, notamment les Tandems Solidaires, et la Campagne Liban.
MA CHRONIQUE DU 18 MAI 2021
Tandem Solidaire du 18 mai 2021 entre l’association Avec l'Éthiopie et l’école Paul Valéry à Angers
Je rejoins en bus l'école Paul Valéry, pour assister à la deuxième séance du Tandem Solidaire mis en place avec l'association Avec l'Éthiopie au sein de cet établissement.
Lors de la première séance, en février 2021, l'association avait présenté l'Éthiopie aux élèves de CM1-CM2 et leur avait expliqué le projet de correspondance avec une classe éthiopienne. En mars 2021, Bernard et son équipe sont allés en Éthiopie et ont présenté la France aux élèves éthiopiens, ainsi que le projet de correspondance avec la classe française. L'équipe d'Avec l'Éthiopie est revenue en France avec des dessins réalisés par les élèves éthiopiens pour les élèves français.
Pour cette deuxième séance à l'école Paul Valéry, Bernard commence par présenter la culture éthiopienne : plats traditionnels, fêtes nationales, chutes du Nil, etc. Il explique aux élèves comment sont faites les galettes Ingera au teff.
Bernard leur apprend à dire « merci » en amharique, la langue officielle en Éthiopie. Il affiche ensuite les chiffres en amharique au tableau, puis fait réciter aux élèves les chiffres jusqu'à 10 en français, en anglais et en amharique. Audrey, en stage pour 2 mois au sein de l'association, filme les élèves pendant cet exercice, afin d'envoyer la vidéo à la classe éthiopienne.
Les élèves posent des questions sur les matières étudiées à l'école par les Éthiopiens. Bernard leur indique qu'ils étudient les mêmes matières que les Français. Un élève demande si les Éthiopiens doivent aussi porter le masque. Bernard répond que c'est obligatoire, mais que certains ne le portent pas : il y a moins de cas de COVID en Éthiopie.
Ensuite, Bernard explique les différentes actions de l'association Avec l'Éthiopie au sein de l'école :
Bernard précise que toutes ces actions d'Avec l'Éthiopie sont venues simplement améliorer les conditions d'études des enfants :
« Ça ne veut pas dire qu'avant ils ne travaillaient pas, mais maintenant ils ont de meilleures conditions d'études ».
Les élèves réagissent à la présentation de l'école éthiopienne, en expliquant que, contrairement aux Éthiopiens, eux n'ont pas de jardin pédagogique dans leur école.
Bernard montre des photos des élèves éthiopiens avec les dessins qu'ils ont faits pour la classe française. Certains dessins représentent des maisons, d'autres une église. Bernard en profite pour expliquer aux élèves comment sont construites les maisons en Éthiopie, et quelles sont les religions. Il indique que les différentes religions cohabitent dans le respect des unes et des autres.
Ensuite, il montre aux élèves une vidéo des habitants du village qui pompent de l'eau à la main à 50 mètres de profondeur. On y voit les femmes qui portent des bidons d'eau. Avant, les habitants devaient aller chercher de l'eau dans une rivière à 2 kilomètres. Un élève demande si l'eau de la rivière était potable. Bernard lui répond qu'elle ne l'était pas, et qu'il y avait souvent des gens malades à cause de cela. Avec l'Éthiopie a construit un puits près du village. Cela permet donc aux femmes de porter moins de charges, de marcher moins, et d'accéder à une eau plus propre.
Bernard montre ensuite une vidéo des élèves éthiopiens qui regardent les photos et les vidéos des français. On les voit également compter en français. Sur l'une des vidéo prise lors de la récréation, les élèves éthiopiens jouent au jeu du facteur. Les élèves français réagissent : Ils sont étonnés de voir que français et éthiopiens jouent au même jeu.
L'enseignante indique à Bernard et aux élèves qu'ils travailleront sur l'alphabet amharique, pour apprendre à écrire leur prénom dans cette langue. Ils enverront ensuite leur prénom en amharique à leurs camarades éthiopiens.
MA CHRONIQUE DU 30 MARS 2021
Je rejoins en train la ville de Nantes, pour assister à la 4ème séance du Tandem Solidaire mené par l'association Solidarité Internationale et Education Nouvelle (SIEN) à l'école Ange Guépin. Je suis accueillie par Chantal, Patrice et Yvonne, de l'association SIEN, ainsi que par Sophie, l'enseignante de la classe dans laquelle se déroule le Tandem.
L'association SIEN intervient à Kribi, au Cameroun, où elle mène un projet de création d’un centre d’accueil éducatif “LA PETITE FOURMI” pour enfants et jeunes en situation de handicap. Elle soutient et accompagne une association locale, une Vie, une Éducation et un Soutien (VES), sur la construction du bâtiment, l'information et la sensibilisation sur le handicap de la population kribienne, la formation aux enjeux du handicap pour les parents d'enfants en situation de handicap, la mise en place d'activités éducatives personnalisées favorisant le développement personnel de l'enfant dans sa famille et son entourage.
L'école élémentaire publique Freinet Ange Guépin de Nantes accueille des élèves du CP au CM2. L'école Freinet se caractérise par une pédagogie active, participative, car entièrement centrée sur l'enfant. L'idée est que l'enfant découvre par lui-même la majorité de ce qu'il va apprendre. Cette pédagogie repose donc en majorité sur le « tâtonnement expérimental ».
Le Projet de Tandem Solidaire mis en place entre l'association SIEN et cette école porte sur les thèmes du vivre-ensemble, des droits de l'enfant, du handicap, de la différence, de l'inclusion, de la découverte d'un continent africain et du Cameroun. Les activités que les élèves mènent dans le cadre de ce Tandem sont multiples :
L'association Sien a fourni une mallette d'album afin de sensibiliser les élèves sur la différence, le handicap et la tolérance. D'autres livres prêtés sont des livres sur l'Afrique, afin de faire découvrir ce continent aux élèves. Une mallette de livre a été déposée ici à Ange Guépin, et une autre à la Petite Fourmi au Cameroun.
La semaine dernière, Chantal est venue lire une histoire aux enfants, qui s'intitule « Mon Pays ». C'est un livre avec beaucoup d'illustrations très colorées, qui raconte l'histoire d'une petite fille qui vit en Afrique.
“On lit des histoires d’Afrique” Naïma, 6 ans, CP
Chantal demande aux enfants de rappeler de quoi parlait ce livre, et de lister les différents personnages. Ils se souviennent bien de l'histoire et listent les lieux sur lesquels évoluent les différents personnages, ainsi que leurs activités.
Chantal, Patrice, et Yvonne expliquent aux enfants comment construire une histoire (choisir un lieu, une action, des personnages) sur le modèle de « Mon pays ». Ils font lister aux élèves différents lieux dans l'école qui peuvent être utilisés pour construire leur propre histoire.
Le but de cette séance est que les enfants créent des histoires qu'ils mettront ensuite en scène sous forme de Kamishibai. Le Kamishibai est un genre narratif japonais, sorte de théâtre ambulant où des artistes racontent des histoires en faisant défiler des illustrations devant les spectateurs. Les élèves vont donc devoir créer une histoire, ainsi que des illustrations, pour ensuite la présenter à l'oral en faisant défiler leurs illustrations.
Les enfants présenteront leurs histoires devant leurs pairs et les parents d'élèves. Patrice m'explique que le Kamishibai est un support qui permet de faire travailler les enfants sur l'écriture, la lecture, l'illustration (le collage, la peinture, le coloriage), et l'oralité (la diction). Cela leur permet également de mener un projet créatif en coopération car c'est un projet réalisé en groupe.
Ensuite, les enfants ont un temps de travail individuel pour inventer et rédiger une histoire sur le modèle de « Mon Pays ». Chantal, Patrice et Yvonne les aident à écrire leur récit. Les thèmes choisis pour leurs histoires sont : Mon quartier / Mon école.
Les élèves lisent ensuite à voix haute leur histoire, devant le reste de la classe. Pernelle raconte une histoire sur la construction de cabane dans l'ensauvagement (une zone de la cour de récréation), et Garance raconte une histoire dans laquelle des fantômes et un dragon se promènent dans la cour de l'école.
Lors des séances suivantes, les élèves travailleront sur la finalisation de leurs histoires, et sur l'illustration de ces dernières. Ensuite, ils s'entraineront à les raconter oralement tout en utilisant le Kamishibai pour faire défiler leurs illustrations.
Interview de Chantal de l’association Sien
En quoi consiste votre projet ?
Ce projet consiste à faire découvrir à des jeunes enfants des notions de handicap, les sensibiliser à la différence, à travers un conte sur l'Afrique. L'idée est de partager avec eux le projet de la Petite Fourmi au Cameroun, mené par SIEN, à travers l'histoire « Mon pays ».
Quel est l'apport de ce Tandem pour les enfants ?
Ce projet leur apporte une ouverture sur le monde, et éveille leur curiosité. Ils sont sensibilisés aux droits de l'enfant, et aux différences.
A travers la littérature jeunesse, les enfants travaillent toutes les compétences langagières (écrit, parlé, corps, création).
Quel est l'intérêt pour une association de réaliser un tel partenariat avec un établissement scolaire ?
Cela permet de faire découvrir l'association et son projet de centre pour enfants en situation de handicap. Cela permet également une correspondance entre les enfants ici et les enfants là-bas. Par ailleurs, un partenariat avec l'école Ange Guépin est cohérent avec nos valeurs : solidarité internationale, éducation nouvelle, pédagogie innovante, etc.
Enfin, l'association visant un public vulnérable, c'est intéressant de partager cela avec des enfants : cela permet de les informer sur ces enjeux, afin qu'ils comprennent mieux la différence.
Comment les enfants s'investissent sur ce projet ?
Ils sont très demandeurs et intéressés, Ils reconnaissent les membres de l'association quand ils viennent.
MA CHRONIQUE DU 9 MARS 2021
Tandem Solidaire du 9 mars 2021, entre l'association Zenga Zenga et l'école Aimé Césaire de Trélazé.
Je rejoins l'école Aimé Césaire à 10h, pour assister au spectacle de contes proposé par Georges M'Boussi. Il le joue le matin devant des élèves de Petite Section, Moyenne Section et Grande Section. L'après-midi, c'est pour les élèves de CE1.
La première séance de ce Tandem Solidaire est la présentation de contes africains par l'association Zenga Zenga, devant des enfants de la maternelle au CE1. La deuxième partie de ce projet consiste à mettre en voix et en musique un de ces contes : les élèves joueront les différents personnages, et devront créer le décor et les accessoires. L'idée est de présenter ces différents contes joués par les enfants devant les autres élèves et les parents, selon le protocole sanitaire qui s'appliquera.
Pour commencer, Georges raconte des contes philosophiques, « Les piments » et « Moussika Sika et le petit poussin », en musique. Il chante en jouant du djembé, des maracas et de la sanza. Ces contes parlent de personnages qui vivent des aventures, comme un lièvre qui use de la ruse pour s'en sortir face aux autres animaux. Georges apprend aux enfants des comptines africaines, qu'ils répètent avec lui. Il les encourage à danser autour de lui au rythme du djembé. Les enfants sont très motivés à danser tous ensemble, sur des rythmes nouveaux pour eux.
L'un des enfants est assez turbulent et dissipé, une institutrice essaye de le calmer. Quand les contes commencent, il devient très attentif. Grâce à la musique et au rythme, il se laisse partir et suit les histoires racontées par Georges.
Après le repas du midi et le temps de repos des enfants, l'institutrice leur pose des questions sur les contes que Georges leur a racontés. Elle en profite pour leur parler de la culture africaine. Elle leur propose un atelier de création de faux piments en papier, pour servir d'accessoire durant la pièce qu'ils vont devoir jouer sur ces contes. Elle leur montre également comment les femmes africaines portent leur bébé dans le dos, et propose aux élèves d'essayer avec une poupée.
Pour la suite du Tandem, les élèves devront fabriquer le décor et les accessoires de la pièce de théâtre. L'objectif est qu'ils jouent ces contes devant les autres élèves et, si possible, les parents.
Interview de Georges M'Boussi, de l'association Zenga Zenga
Quel est l'intérêt de ce Tandem Solidaire basé sur des contes africains ?
Le Tandem Solidaire est un outil qui permet de faire connaître d'autres cultures aux enfants de Pays de la Loire. Le Tandem Solidaire apporte une ouverture aux enfants, et fait travailler leur imaginaire.
L’utilisation de contes et de musique permet de libérer le corps et le mouvement chez les enfants : ils s'approprient leur corps.
Pourquoi avoir choisi ces contes en particulier ?
Ce sont des contes philosophiques, de parcours initiatique, presque thérapeutiques. Ces contes parlent de ruse, de grandir. La morale est qu'on peut se sortir de toute situation soi-même : cela offre des clefs à des enfants de cet âge.
On a pu voir aujourd'hui que les élèves se sont vite appropriés le rythme et se sont laissés emporter.
Interview de l'enseignante, Élise Lallier-M'Boussi
Quel est l'intérêt de ce Tandem Solidaire ?
C'est notre première participation à un Tandem Solidaire. Cela permet de travailler l'ouverture culturelle sur un autre pays, de parler de l'Afrique. Un tel projet à cet âge, qui est l'âge de la découverte de l'autre, est une occasion de construire un futur adulte qui n'a pas peur de l'autre.
Ce Tandem Solidaire est axé sur la différence, sur la découverte d'un autre continent, d'une autre culture. A Noël, nous avons travaillé la solidarité : les petits sont naturellement solidaires les uns avec les autres.
Quel est l'apport pour une école de travailler avec une association ?
C'est intéressant pour nous de travailler avec une association, car cela apporte une méthodologie différente, une illustration des cours, et une culture africaine.
On a pu observer que les enfants ont été habités par la musique, ils se sont mis spontanément en mouvement, sur des rythmes qu'ils ne connaissaient pas : certains se sont révélés très à l'aise.
MA CHRONIQUE DU 8 MARS 2021
Journée du Tandem Solidaire entre le Lycée Ambroise Paré de Laval, et la Maison de l’Europe de Mayenne
Le 8 mars 2021, je me rends à Laval en train pour assister au Tandem Solidaire organisé entre le Lycée Ambroise Paré et la Maison de l'Europe de Mayenne à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. Je suis accompagnée de la journaliste Manon Aubel qui réalise une vidéo sur les Tandems Solidaires.
Cette journée est composée d'un atelier d'écriture sur le thème du féminisme, animé par les comédiennes d'une troupe de théâtre féministe. Puis, un atelier de revue de presse est organisé au CDI de l'établissement sur le temps du midi. Ensuite, 4 volontaires européens de la maison de l'Europe animent le temps fort de ce projet : des ateliers/débats sur l'égalité entre les femmes et les hommes en Europe. Enfin, une activité de création de panneaux et de slogans en faveur de l'égalité femmes/hommes est proposée aux élèves par les comédiennes de la troupe de théâtre.
Je suis accueillie à 9h30 par le coordinateur du projet pour le lycée, Guillaume Delhommeau. Il m'emmène à l'atelier d'écriture qui a déjà commencé. 20 élèves sont déjà là, et lisent des témoignages sur des sujets du féminisme. Ces textes sont tirés de la pièce « Femelles » jouée par les comédiennes présentes pour animer cet atelier. Leur troupe de théâtre, ES3-Théâtre, est une troupe féministe, qui a l'habitude d'intervenir dans des établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes aux enjeux du féminisme. Cette entrée en matière amène des discussions et des débats autour des témoignages lus, qui traitent des violences sexuelles, de la prostitution, du corps de la femme, etc.
Ensuite, les élèves sont encouragés à exprimer librement par l'écriture ce que leur inspire la lecture de ces textes. Puis, les jeunes lisent leur texte devant les autres à tour de rôle. Les textes portent sur les pressions sociales, sur le comportement ou sur le physique des femmes, sur les violences sexuelles, l'identité sexuelle, l'orientation sexuelle, les complexes physiques, les troubles alimentaires, etc. La grande majorité des élèves participant à cet atelier sont des filles, ce qui favorise le partage d'expériences très intimes et émouvantes. Guillaume Delhommeau qui assiste à ces prises de parole est lui-même ému en écoutant ces témoignages.
Sur le temps du midi, un atelier de revue de presse est proposé aux élèves au CDI, sur le thème de l'égalité entre les femmes et les hommes. La documentaliste explique aux élèves comment utiliser « Europresse » pour trouver des articles intéressants. Elle explique également comment réaliser une revue de presse.
Les élèves procèdent à la recherche d'articles de presse, et créent un dossier de presse, sous la supervision de la documentaliste.
La documentaliste m'indique que les thèmes choisis par les élèves sont des thèmes d'actualité, sur le harcèlement de rue, au travail, sur la tenue vestimentaire, etc.
L'après-midi, c'est le temps fort du Tandem Solidaire : l'atelier/débat organisé par les volontaires européens et la Maison de l'Europe.
Les 4 volontaires européens animent un atelier/débat autour des grandes questions sur l'égalité femmes/hommes en Europe. Pour cela, ils s'appuient sur une exposition de photos de l’association Tissé Métissé, et sur la présentation de grandes figures historiques féminines européennes.
Ils répartissent les élèves en petits groupes de débat, qui doivent discuter autour de questions sur les discriminations envers les femmes. Puis, ils les encouragent à rapporter les résultats de leurs discussions aux autres groupes. Les élèves prennent facilement la parole devant les autres, ils s'investissent dans le débat. Une quarantaine d'élèves sont venus participer à cet atelier débat, c'est le double de ce qui avait été prévu.
Pour terminer la journée, un atelier de création de slogans et de panneaux sur l'égalité femmes/hommes est animé par les comédiennes de la troupe de théâtre. Pour cet atelier, davantage de garçons sont présents.
Ils témoignent
Interview de Guillaume Delhommeau, directeur des formations et du programme d'ouverture sur l'international du Lycée Ambroise Paré
Qu'est-ce qu'un partenariat entre une association et un établissement scolaire apporte ?
Les associations apportent du non-formel à l'établissement, avec d'autres méthodes pédagogiques (pas des méthodes disciplinaires ou d'examen), et permettent d'apporter des thèmes nouveaux. Le non formel permet de développer des compétences qui ne dépendent pas d'un champ disciplinaire, souvent laissées de côté. En l'occurrence ici, il s'agit de l'ouverture au monde et aux autres cultures, la citoyenneté, comment définir les discriminations et le harcèlement, comment véhiculer un slogan, comment faire des débats constructifs, etc.
Comment les élèves se sont-ils engagés sur ce projet ?
L'implication des élèves a été compliquée à mettre en œuvre, étant donné le contexte actuel. Par ailleurs, le formel est prioritaire sur le non-formel, ce qui a compliqué davantage la tâche.
Cependant, une trentaine d'élèves se sont positionnés sur les différents ateliers, ce qui signifie que des messages positifs seront véhiculés au sein de l'établissement.
Interview de Mathilde PATEYRON ZARAÏ, Responsable pôles mobilité et information de la Maison de l'Europe de Mayenne
Comment s'est passé le débat mené par les volontaires de la Maison de l'Europe ?
Les élèves ont semblé intéressés, 40 ont participé au lieu des 16 prévus. Ils ont beaucoup échangé au moment du débat : l'âge des volontaires et leurs nationalités favorisent l'intérêt et le débat. Les volontaires ont fait en sorte que les élèves ne soient pas de simples spectateurs des ateliers/débats, mais qu'ils en soient les acteurs.
Quel a été le rôle de la maison de l'Europe dans ce projet ?
Il s'agit du premier Tandem Solidaire auquel participe la Maison de l'Europe. C'est un assez gros projet pour nous. La Maison de l'Europe a coordonné le travail des 4 volontaires sur l'organisation des ateliers débats.
Interview des Volontaires Européens
Nazarena, volontaire anglaise en service civique au sein de l'établissement Ambroise Paré
Quel est l'intérêt d'un tel projet selon toi ?
L'intérêt de ce projet est qu'il porte sur un sujet important : l'égalité femmes/hommes. Toutes les femmes ici ont une expérience de discrimination, et peuvent comprendre l'intérêt d'aborder ce thème au lycée.
Ce Tandem Solidaire est une opportunité pour les établissements scolaires en Pays de la Loire de trouver une collaboration avec une association, afin de permettre aux élèves d'apprendre sur des enjeux mondiaux.
Quel est le rôle des volontaires de la Maison de l'Europe dans ce projet ?
Leur rôle est d'animer des débats autour des inégalités entre les femmes et les hommes en Europe, puisque ces volontaires viennent d'Irlande, des Pays-Bas, d'Allemagne et d'Angleterre. Ils ont préparé en amont les animations, les questions à poser aux élèves, etc.
Beaucoup d'élèves sont venus par rapport à ce qu'on attendait (40 élèves), ce qui montre qu'ils sont très intéressés par le sujet. J'espère que les élèves ne vont pas accepter le sexisme, s'y opposer, et en parler davantage avec leurs amis et leur famille.
Aileen, volontaire allemande pour Habitat Jeunes Laval
Comment avez-vous préparé les ateliers/débats ?
Nous avons préparé ces ateliers à 4 volontaires européens, nous avons une mission d'ambassadeurs pour l'Europe et la mobilité européenne. On est parti de notre point de vue, en se demandant ce qu'on aurait voulu voir comme sujet au lycée, et très vite les sujets du harcèlement, des inégalités entre les femmes et les hommes sont sortis.
Qu'est ce que ce projet apporte aux élèves ?
Cette journée est importante car elle permet de faire réfléchir les élèves sur le thème de l'égalité femmes/hommes. Ils vont ressortir d'ici avec des idées nouvelles auxquelles ils vont réfléchir. Cela permet aux jeunes de réaliser qu'ils peuvent participer et apporter des choses aux débat.
Interview d'élèves
Carla, 16 ans (en Seconde)
Pourquoi participes-tu aux ateliers de cette journée ?
C'est un sujet important, qui me touche. J'ai envie que les choses changent pour que tout le monde se sente en sécurité et à égalité.
Qu'est ce que ces ateliers t'apportent ?
Les débats permettent de voir différents points de vue, différentes expériences. On peut prendre conscience de la gravité des choses, des tabous.
Comment explique-tu la présence de nombreuses filles, mais que peu de garçons qui assistent à ces ateliers ?
Les garçons ne se sentent pas trop concernés, pourtant ils devraient participer, pour prendre conscience d'un certain nombre de problèmes. C'est pour ça que c'est important de parler autour de soi des débats organisés aujourd'hui.
Axelle, Anaëlle et Carla (pendant la revue de presse)
Qu'est ce qui vous intéresse dans ce projet ?
On aborde des sujets importants, qui ne sont pas encore acquis. Il est important de sensibiliser les jeunes là-dessus, car ils sont l'avenir.
Quels articles avez-vous sélectionné ?
Il y a un article relatif à la sensibilisation sur l'égalité entre les femmes et les hommes à l'école (échanges et débats entre élèves). Il y a aussi un article sur un artiste accusé de viol mais tout de même acclamé.
Lou-Ann, en Première
Quel est l'intérêt des différents ateliers organisés aujourd'hui ?
Ce sont des ateliers interactifs, qui sont animés par des personnes qui informent sur des enjeux importants : cela favorise le débat. Le thème du féminisme est important partout dans le monde : avoir des ateliers/débats sur ce sujet nous permet de mieux connaître ce sujet et donc d'agir.
Le fait d'avoir des témoignages des volontaires est intéressant, c'est différent de ce qu'on fait en cours habituellement. L'atelier d'écriture a permis beaucoup de débats et de discussions très émouvantes.
La journaliste Manon Aubel était présente toute la journée au lycée Ambroise Paré pour filmer une vidéo de présentation du Tandem Solidaire. Sa vidéo sera disponible prochainement sur le site !
MA CHRONIQUE DU 16 FÉVRIER 2021
Troisième séance du Tandem solidaire entre le lycée professionnel Léonard de Vinci à Mayenne et l'association Fraternité AMAFISOA.
Le Mardi 16 Février 2021, je suis accueillie à l'entrée du Lycée Léonard de Vinci par Céline, enseignante, et Martine, de l'association Fraternité Amafisoa. Cette association et ce lycée professionnel forment un Tandem Solidaire qui s'intitule « Diffusion et application de techniques pour la mise en œuvre d'un projet d'éducation à la santé », autour du thème de l'eau avec un focus sur Madagascar.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'activité chef d'œuvre, de la section ASSP (Accompagnements Soins et Services à la Personne) du lycée professionnel Léonard de Vinci. Le chef d'œuvre consiste en une réalisation concrète qui doit mettre en avant les compétences des élèves dans leur spécialité et qui doit aboutir sur un projet pluridisciplinaire construit en groupe-classe. De cette manière, les élèves sont acteurs de leur projet. Lors des différentes séances de rencontres entre les bénévoles et les élèves, ces derniers ont pu découvrir un objet fabriqué à partir de matériaux de récupération, permettant l'utilisation de l'eau propre pour l'hygiène des mains. Cela a été l'occasion pour eux de distinguer trois grandes catégories d'eau : l'eau sale, l'eau propre et l'eau potable, ainsi que de comprendre comment les utiliser à bon escient. L'idée est que les élèves fabriquent un Tippy Tap (outil permettant l'utilisation d'eau propre), puis le présentent à d'autres classes afin de mener des actions d'éducation à la santé et de sensibilisation sur les enjeux liés à l'eau. J'assiste à la deuxième séance de ce Tandem, qui est la présentation du Tippy Tap fabriqué par les élèves devant Martine de l'association, pour avoir ses conseils sur la meilleure façon de mener cette sensibilisation.
Pour commencer, Martine procède à une présentation de Madagascar, avec des extraits de films, de photos et de vidéos de l'association. Elle précise qu'elle veut mettre en avant « le vrai Madagascar », c'est-à-dire pas seulement la version touristique, et pas seulement la version pauvre. Elle souhaite montrer la faune, les paysages, la vie quotidienne avec ses difficultés, la ville, les transports, la cuisine. Elle montre notamment des photos de la richesse des belles maisons, et pas seulement des images des taudis.
Ensuite, les élèves procèdent à une présentation du Tippy tap réalisé par la classe, afin de s'entraîner pour les présentations qu'elles réaliseront devant leurs camarades de 2nde du lycée : elles expliquent les objectifs du projet, son contexte, et les enjeux autour de l'accès à une eau propre. Puis, elles font une démonstration de l'utilisation du Tippy tap. Enfin, elles expliquent comment fabriquer un Tippy tap en citant les matériaux qu'elles ont utilisés (bois du lycée, savon de Marseille, bouteille en plastique, ficelle, grands bois, bassine, petits morceaux de bois pour la pédale, des vis).
Martine leur pose des questions sur l'eau utilisée pour leur Tippy Tap, et leur explique la différence entre l'eau propre et l'eau potable.
Le Tippy Tap sera présenté au proviseur ainsi qu'à d'autres classes du Lycée et à des élèves d'autres établissements scolaires, si le contexte sanitaire le permet.
Ils témoignent
Interview de Martine RATOVONONY Responsable des projets chez Fraternité Amafisoa
Qu'est-ce que ce type de projet avec des jeunes apporte à votre association ?
Ce type de projet montre aux adhérents que la solidarité est partout, et qu'il faut commencer tôt la sensibilisation et à diffuser les techniques de l'association.
Quel est l'intérêt d'un tel projet pour les élèves ?
Ce type de projet permet de développer l'esprit de solidarité des élèves, sans misérabilisme, en travaillant le rapport d'égalité. Cela permet également des échanges de compétences et des échanges culturels. Enfin, c'est l'occasion de montrer aux élèves que la solidarité se fait ici et là-bas : encourager à s'ouvrir à l'autre et à ne pas s'enfermer dans son coin. Tous ces aspects participent à développer une citoyenneté mondiale.
Interview des élèves
Klely 16 ans
Qu'est-ce que ce projet avec l'association Fraternité AMAFISOA t'a apporté ?
L'intervention de Martine m'a permis d'en savoir plus sur le gaspillage de l'eau et sur les inégalités. J'ai aussi davantage envie de me mettre à la place des autres, de m'intéresser à leurs problèmes, de sortir des seuls problèmes des Français.
Audrey, 17 ans (éco-déléguée au lycée)
En quoi ce projet est-il intéressant pour ton rôle d'éco-déléguée ?
Être éco-déléguée, c'est travailler à mettre en place des actions écologiques au lycée (lumière, chauffage, économiser l'eau). La création du Tippy Tap est une action pertinente pour l'économie d'eau.
Qu'est-ce que ce projet t'a apporté personnellement ?
Ce projet m'a permis de gagner en compréhension du monde et de ses inégalités mais aussi de la vie à Madagascar. Ce projet consiste à passer dans les classes pour expliquer la vie en France et à Madagascar, et les enjeux autour de l'utilisation de l'eau. Cette action de sensibilisation est motivante, parce qu'elle permet d'agir concrètement.
Interview de l'enseignante, Céline Christol
Comment ce type de projet se déroule-t-il dans un contexte de crise sanitaire qui complexifie déjà le suivi des cours pour les élèves ?
Ce projet se raccroche aux cours, et maintient les élèves motivés dans un contexte de distanciel/présentiel avec un risque de décrochage. Il y a un bel investissement de la part des élèves, que ce soit en présentiel ou en distanciel. De plus, ce projet est réalisé dans le cadre de leur projet « chef d'œuvre » sur 2 ans : c'est donc lié à leurs compétences professionnelles (hygiène, recherche de partenaires, réunions).
Les élèves se sont montrées très autonomes ; mon rôle s'est limité à de la coordination : les élèves sont actrices, elles ont trouvé elles-mêmes leurs partenaires. Elles ont appelé elles-mêmes Maud pour parler d'un projet de Tandem Solidaire. Elles sont libres et autonomes, chacune apporte des compétences, elles sont complémentaires et elles se fédèrent ; cela crée une bonne ambiance de classe.
Qu'est-ce qu'un projet tourné vers l'international apporte ?
Tout projet de ce type permet de mettre un pied dans le bénévolat, dans un projet citoyen. L'aspect international permet une ouverture sur le monde, et fait naître l'envie de sensibiliser les autres classes. Ce projet parle d'autant plus aux élèves allophones, et la recherche d'une association internationale a permis aux jeunes de prendre conscience de la richesse d'un environnement multiculturel.
MA CHRONIQUE DU 28 JANVIER 2021
Première séance du Tandem solidaire entre l'école Paul Valéry d'Angers et l'association Avec l'Ethiopie.
Jeudi 28 janvier 2021, c'est en covoiturage avec Bernard, Marie et Camille de l'association Avec l'Ethiopie que je rejoins l'école Paul Valéry à Angers. Je dois assister au premier atelier du Tandem Solidaire avec l'association Avec l'Ethiopie, auprès de deux classes très dynamiques de CM1/CM2.
Cette première intervention de l'association consiste en une présentation auprès des élèves de l'Ethiopie sous tous ses aspects, mais aussi de l'école éthiopienne dans laquelle travaille Avec l'Ethiopie, et du projet d'échanges entre les classes. Suite à cet atelier, les enseignantes et les élèves décideront des thèmes retenus pour échanger avec les élèves éthiopiens, ainsi que des outils qu'ils utiliseront.
Ces échanges avec les élèves éthiopiens auront lieu 4 ou 5 fois dans l'année, par mails, lettres, dessins, photos, vidéos, chants. Les deux volontaires présents en Ethiopie se chargeront en mars d'introduire à leur tour la France et l'école Paul Valery, pour présenter les premiers travaux de l'école française et organiser avec les instituteurs la réalisation de documents en retour. La seconde intervention à l'école Paul Valery consistera en une restitution des éléments envoyés par les élèves de l'école éthiopienne. Enfin, pendant l'année scolaire, les enseignants utiliseront les données de ces échanges pour élargir les connaissances des élèves dans des domaines variés : audiovisuel, anglais, sciences, géographie, environnement, culture. Dans l'école Paul Valery les classes concernées pourront informer les autres élèves et les parents par différents moyens à définir. L'objectif serait de faire une exposition ou un dossier pour les autres classes présenté par un groupe d'élèves des deux classes si la pandémie COVID 19 le permet. L'objectif est également de présenter l'action lors de la fête de l'école avec les parents si elle peut avoir lieu en fin d'année scolaire.
Ce Tandem Solidaire a pour vocation de favoriser pour les enfants français et éthiopiens les échanges de connaissances sur la géographie, les paysages, les modes de vie, l'économie et la culture des deux pays. Ce projet permettra aussi d'encourager l'ouverture d'esprit et la curiosité des enfants des deux pays, ainsi que leur éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.
En arrivant dans la salle de classe, les CM1-CM2 sont divisés en 2 groupes avec d'un côté les CM2 qui étaient en CM1 à Paul Valéry l'an dernier (et qui ont déjà eu une présentation durant la moitié de l'année scolaire), et de l'autre les CM1 et les CM2 nouveaux dans l'école.
Bernard distribue un quiz sur l'Ethiopie aux élèves du premier groupe, afin de voir avec eux ce dont ils se souviennent de l'intervention de l'année précédente. Celui qui aura le meilleur score recevra en cadeau un calendrier de l'association. Le quiz porte sur la géographie, la religion, la langue, etc. Puis, Bernard corrige le quiz avec les élèves, qui participent volontiers : ils se souviennent globalement bien de son intervention de l'année dernière.
Le gagnant du quiz est annoncé à la récréation : il s'agit de l'élève qui est « puni de récré ». L'enseignante m'explique, tout en envoyant une de ses camarades de classe le chercher pour qu'il reçoive sa récompense, qu'il s'agit d'un élève en difficulté. Elle n'est pas étonnée de son très bon score au quiz, car s'il a du mal avec le programme scolaire habituel, il s'intéresse au monde et aux enjeux internationaux. Ce type de projet motive particulièrement les élèves en difficulté.
Pendant ce temps, Camille et Marie sont avec le deuxième groupe, composé des CM1 et des nouveaux CM2, pour leur présenter l'Ethiopie. Elles s'appuient sur des photos et des vidéos projetées au tableau, pour montrer les divers aspects de la vie en Ethiopie. Elles n'insistent pas sur la pauvreté, mais sur la culture éthiopienne. Elles présentent aussi les dessins et les vidéos qui avaient été envoyés l'année dernière par les élèves éthiopiens.
Elles doivent ensuite répondre aux nombreuses questions sur le quotidien des élèves Ethiopiens (notamment sur l'école), sur la langue en Ethiopie, sur le décalage horaire, sur les fournitures scolaires, sur l'heure de début de l'école et sur les différentes couleurs de peau.
Lorsque sonne la cloche annonçant la récréation, l'enseignante nous explique que deux des élèves qui ont le plus participé sont des élèves habituellement très silencieux et discrets. Elle précise que si elle avait animé elle-même la séance, ils n'auraient probablement pas participé. C'est la bienveillance de Marie et Camille qui a mis ces élèves en confiance : des enfants se révèlent lors de ce genre d'interventions inhabituelles car cela fait naître leur curiosité.
L'association Avec l'Ethiopie reviendra à l'école Paul Valery pour une deuxième séance après les vacances de Février.
Ils témoignent
Interview des institutrices, Angèle Thebaud-Hayere et Estelle Mouriou
Pourquoi participer à ce tandem solidaire ?
« C'est motivant pour les élèves de découvrir un autre pays, et ça permet de travailler sur les différences (de culture, de religion). C'est important de voir d'autres modes de vie, notamment en cette période où on se recentre sur nous-mêmes. Ils l'ont déjà fait l'année dernière et ça leur avait beaucoup plu ».
Qu'est ce que ça apporte aux élèves ?
« Déjà, ça rentre dans le programme de géographie et d'anglais. Mais surtout, ça leur apporte une ouverture sur le monde, et une certaine culture générale. Puisqu'il s'agit d'un projet concret, ça leur permet aussi de se rendre compte que l'anglais peut leur être utile. De plus, ce type de projet motive les élèves en difficulté, ce qui est donc très intéressant pour eux ».
Interview de Bernard, Camille et Marie de « Avec l'Ethiopie »
Qu'est-ce qui vous motive dans le dispositif des Tandems solidaires ?
« Les échanges scolaires permettent que l'action en Ethiopie ait un impact en France, en impliquant des élèves de Pays de la Loire. C'est positif à la fois pour les français et pour les éthiopiens, car cela apporte une ouverture sur le monde : ce n'est pas chacun chez soi »
Quelle approche choisissez-vous d'avoir lorsque vous présentez l'Ethiopie et votre association dans des établissements scolaires ?
Bernard : « L'idée est de montrer les différences, sans insister sur la pauvreté. Montrer qu'ils sont très heureux même dans des conditions différentes. On rejette le misérabilisme »
Marie : « On veut faire de ce projet un échange culturel et non un moment d'apitoiement »
Interview de Mariama, en classe de CM1
Qu'est ce qui t'a plu dans l'intervention de l'association cet après-midi ?
« Ce qui m'a plu c'est d'apprendre des choses sur l'Ethiopie, de pouvoir poser des questions, et de voir des vidéos des élèves éthiopiens dans leur classe »
Quelles questions aimerais-tu poser au élèves Ethiopiens ?
« Je voudrais leur demander quels animaux ils voient dans leur pays, quel sport est-ce qu'ils pratiquent, comment ils s'habillent, et qu'est-ce qu'ils peuvent nous apprendre sur leur vie quotidienne »
MA CHRONIQUE DU 25 JANVIER 2021
Première séance du Tandem Solidaire entre l'école Saint-Joseph d'Olonne-Sur-Mer et l'association Anophete PSI (Projet Solidaire pour l'Inde).
Lundi 25 janvier 2021, je prends le train d'Angers pour arriver à Olonne-Sur-Mer à 8h30. Je dois assister au projet de Tandem Solidaire mis en place entre l'association Anophete PSI et l'école Saint-Joseph.
Les Tandems Solidaires sont un dispositif de partenariat entre une association et un établissement d'éducation au service des élèves pendant une année scolaire via la co-construction de projets d'éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. L'objectif est d'encourager des jeunes à s'ouvrir sur le monde, de les sensibiliser aux grands enjeux mondiaux du développement, de leur permettre d'appréhender l'interculturalité et de favoriser leur engagement citoyen et solidaire.
Accueillie à la grille de l'école Saint–Joseph par Laurie de l'association Anophete, nous rejoignons sa collègue Zoé, et la conteuse Claudie Duranteau, qui doit intervenir auprès des élèves de CM1-CM2 et de CP-CE1.
Le but de ce Tandem Solidaire est de sensibiliser les élèves français à la condition des enfants en Inde, en les aidant à s'ouvrir et à améliorer leur connaissance du monde. Cela doit se dérouler grâce à des groupes de réflexion, des exposés, des ateliers de cuisine et de calligraphie, des activités manuelles, et l'intervention d'une conteuse.
L'association Terre Des Hommes, qui intervient dans une école en Inde, fera le lien entre les élèves français et les élèves indiens. L'idée est de rendre les enfants acteurs de ce projet, en les faisant échanger des cadeaux, des lettres et des photos avec les élèves en Inde.
Les contes indiens que Claudie raconte avec sa guitare et son carillon nous transportent vers d'autres contrées, loin des restrictions sanitaires actuelles. Avec leurs crayons de couleur, les élèves sont ensuite chargés d'illustrer les contes qu'ils viennent d'écouter. Certains dessinent un arbre, d'autres le boa, et d'autres encore choisissent de représenter l'« homme aux grandes oreilles ».
Après la récréation, Laurie et Zoé animent un exposé interactif sur l'Inde. L'objectif est de faire connaître ce pays à la classe, et leur faire découvrir un mode de vie différent. Les élèves sont désormais bien au fait de la géographie du pays, la langue parlée, les religions pratiquées, la nourriture consommée, et des traditions nationales. Ils apprennent même quelques mots d'hindi : namaskaar pour Bonjour ! Toutes ces connaissances leurs seront utiles lorsqu'ils échangeront des lettres avec les élèves en Inde.
Elles présentent ensuite le Projet Solidaire pour l'Inde, et discutent avec les élèves des différences entre les écoles indiennes et françaises. Les questions sur le mode de vie des enfants hindi fusent ! Le documentaire « Sur les chemins de l'école » sur l'Inde est projeté, ce qui permet un temps d'échanges et de questions à propos de l'école en Inde, et sur la notion de solidarité
L'association reviendra à l'école Saint-Joseph en mars et en mai 2021. La deuxième séance vise à échanger avec les élèves hindous, grâce à l'utilisation de l'outil « parle-moi de ta classe », et la transmission de photos et de vidéos (fournies par l'ONG Terre des Hommes, en Inde). L'association Anophete sera présente pour accompagner les élèves sur des exercices de calligraphie, et la création de pompons qu'ils enverront à leurs camarades hindous.
Ils témoignent
Interview de l'Institutrice Elise Loubaresse
Pourquoi vous paraît-il pertinent pour les élèves de participer à ce projet ?
« Toute participation des élèves à un projet original est vecteur d'apprentissage. Le projet de Tandem Solidaire avec Anophèle s'inscrit en prolongement du programme de français, car les histoires de la conteuse peuvent être rapprochées des fables de La Fontaine. Il permet également d'illustrer le cours de géographie, car les élèves de CM1-CM2 ont abordé cette année les déplacements, en étudiant d'abord leurs propres déplacements puis les déplacements de manière plus globale dans le monde, et notamment en Inde. De plus, les élèves vont devoir écrire et parler en anglais, ce qui leur permet de pratiquer cette langue de façon plus concrète qu'en cours. L'intervention de la conteuse est particulièrement appréciable pour les élèves car le contexte sanitaire empêche les visites, les spectacles, et les sorties scolaires. »
Interview Zoé et Laurie de Anophele PSI (Projet Solidaire pour l'Inde)
Pourquoi avoir monté ce projet de Tandem Solidaire ?
« Le projet initial de partir en Inde a été annulé à cause de la crise sanitaire. Il a donc fallu repenser le projet à l'inverse : il était tout aussi intéressant de parler de l'école en Inde avec des élèves français, que de parler de l'école française avec des élèves hindous. De plus, l'année dernière, une intervention dans cette école avait déjà été organisée, et les élèves ont été réceptifs, ce qui nous a motivé à réitérer l'expérience. C'est la Maison des Citoyens du Monde de Nantes qui nous a parlé du projet des Tandems Solidaires. »
Quel est l'intérêt de parler de l'Inde et de leur projet de solidarité internationale auprès d'élèves de primaire ?
« Une telle intervention, avec la participation d'une conteuse et diverses activités créatives permet de marquer les esprits (on a été nous-mêmes marqué par des interventions similaires au même âge). Pour nous, une sensibilisation aux différents modes de vie est utile, car cela sensibilise les élèves aux inégalités et les ouvre au monde et aux autres.
On espère également susciter des vocations auprès des élèves, et développer leur vision de la solidarité. »
Interview Léa (prénom modifié) de CM1/CM2
Qu'est ce qui t'a plu dans cette matinée avec l'association ?
« J'ai aimé les contes et apprendre des mots en hindou. Cette intervention m'a donné envie d'aider les gens. Ce que j'ai appris sur l'Inde m'a donné envie d'y aller et de voyager. Je suis impatiente d'assister aux prochaines interventions de l'association. »
Pays de la Loire Coopération Internationale est le réseau régional multi-acteurs des Pays de la Loire. Il soutient les acteurs de la coopération internationale en Pays de la Loire au service d’actions de coopération internationale plus efficaces et plus pérennes. Il favorise l’ouverture à l’international des habitants des Pays de la Loire.
Siège social : 83 rue du Mail 49100 ANGERS
Email : contact@paysdelaloire-cooperation-internationale.org
Téléphone : 02 41 35 93 00